Pornophanie (2004 | 33 min | Canada)
La lumière bleue (2004 | 20 min | Canada)
D’œil (2006 | 8 min | Canada)
Baby Doll (2006 | 3 min | Canada)
Monk (2006 | 5 min | Canada)
Cordis Sacrum (2007 | 27 min | Canada)
La femme phallique (2007 | 7 min | Canada)
Theocordis (2007 | 10 min | Canada)
Poupon rose (2007 | 3 min | Canada)
Sex Christ (2007 | 4 min | Canada)
Fetish Doll (2007 | 2 min | Canada)
Oraison Thérèsienne (2008 | 11 min | Canada)
Sacré-Cœur de Satan (2008 | 9 min | Canada)
Antékid (2008 | 7 min | Canada)
Lucifer (2008 | 2 min | Canada)
Eros Thanatos (2009 | 10 min | Canada)
La prière génitale (2009 | 7 min | Canada)

SERGE DE COTRET : L’ŒIL DE LA CRYPTE ARDENTE

Nous ne saurions mieux exprimer notre fascination à l’endroit de Serge de Cotret qu’en nous référant à l’image d’un rat épileptique enfermé dans la crypte d’une crinoline rouge portée par Jésus. Donnez-lui une caméra et vous verrez dans le puisard de ses charniers, le reflet doré d’icônes macérés et lacérés par l’expérience de l’extase apostasiée.

Atteint du Haut-Mal, Serge de Cotret est le révélateur extrémiste d’une foi inimaginée jusqu’à ce jour, d’une doxa paradoxale, obligatoirement scandaleuse pour ceux qui n’ont pas vu l’invisible et lumineuse sanguignolence de l’Unique Sacrifié.

Dans les coulisses troubles qui sentent le make up des catins du Christ, il maquille des Sex Slaves avec l’Oréalité nouvelle, les enjoignant de communier à une cosmétique inusitée où les clous, le sang et les ronces sont les accessoires obligés d’une incarnation corporelle sans retour. Quand de Cotret dresse son trépied, on entend hurler la rage sacrée des Top Models, chiennes libérées du chenil de Chanel…

Camériste des catacombes, il convoque la Mode au tribunal de la Sacristie afin qu’elle s’explique sur ses dessous suspects qui sentent l’indicible fureur du sang Milk Shaké au lait de sperme. Serge de Cotret réussit ce tour de force de transformer les rouges à lèvres en clous suppliciels qui coulent comme de la lave en fusion sur la Sainte Table rasée.

Greffier de l’œil au service de la désagrégation des apparences, à l’heure où l’on détourne les églises en condos, il transforme les sous-sols de banlieue en chambres ardentes en fondant une érotique sur le feu cordique du Christ afin que nos abîmes soient laqués d’un sang régénérateur. On pourrait le qualifier de théophile ou d’érotosophe, mais son véritable ministère photographique est, en fait, une gnose pornophanique qui ne peut qu’horrifier les âmes mortes, excommuniées du sacré.

On cache de Cotret, on l’ignore, on le mépriserait même mais, bientôt, ce pyromane de la surrénale christique ne fournira plus à la tâche : ce sera l’heure de sa véritable foi ! L’épieu de Satan se transformera alors en glaive de lumière : de Cotret s’y connaît en flash. Watch Out !

Monk Boucher